jeudi 27 mai 2010

Extrait - Finkielkraut et le préjugé

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Redirection en htm Aujourd'hui, petit détour par l'un de nos contemporains, Alain Finkielkraut. Plus penseur, essayiste, que philosophe, Finkielkraut reste pourtant une figure intellectuelle intéressante de notre époque. Dans son ouvrage, La Défaite de la pensée, on peut lire une critique de ce temps qui ne cesse de renier ses fondements, la culture et donc son identité, pour des données marchandes. En clair, l'éradication de ce qui n'est pas dans le marché par le marché.

Dans l'extrait qui suit, Finkielkraut nous parle des contre-révolutionnaires et du préjugé comme fédération d'un peuple. Là où les philosophes ne voient qu'un ennemi à combattre. Une critique rare dans une époque où le milieu scolaire ne cesse de chérir les philosophes des Lumières.

Alain défend les préjugés

"En proclamant leur amour du préjugé, contre-révolutionnaires français et romantiques allemands réhabilitent le terme le plus péjoratif de la langue des Lumières, et - comble d'audace, provocation suprême - ils l'élèvent à la dignité de culture. Ce n'est pas, disent-ils, l'obscurantisme qui fleurit sur le sommeil de la raison individuelle, c'est la raison collective. Présence du "nous" dans le "je" et de l'antérieur dans l'actuel, véhicules privilégiés de la mémoire populaire, sentences transmises de siècle en siècle, intelligence d'avant la conscience et garde-fous de la pensée - les préjugés constituent le trésor culturel de chaque peuple. Sous prétexte de répandre les Lumières, les philosophes se sont acharnés contre ces précieux vestiges. Au lieu de les chérir, ils ont voulu les détruire. Et, non contents de s'en défaire pour leur propre compte, ils ont exhorté le peuple à les imiter."

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