jeudi 20 décembre 2012

Erasme et l'éducation

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Le mouvement culturel que l'on nomme humanisme est en vérité difficile à cerner. Il est compliqué de donner un début et une fin à ce courant mais également de lister les personnes s'en réclamant. Toujours est-il que durant la Renaissance, plusieurs savants pensèrent qu'ils avaient un rôle à jouer sur le destin politique des nations.



Comment modifier le pouvoir politique  ? Une des possibilités fut d'instruire les puissants. Les humanistes pensaient qu'en inculquant le savoir aux princes et aux rois, le monde n'en serait que meilleur. On retrouvera cet optimisme au XVIIIème siècle avec les philosophes, comme Voltaire (qui n'en était pas vraiment un d'ailleurs), qui se rendaient aux tables des princes.

Mais revenons au XVIème siècle et à cet optimisme politique. Il est clair que cette belle idée n'en demeure pas moins fragile. En effet, la grande limite sur laquelle butèrent les humanistes demeure l'homme lui-même. Le roi instruit peut continuer à agir en despote. Au final, à part son propre savoir, quel est le frein de son expansion ? De plus, l'homme est un animal politique qui peut connaître mais non pas reconnaître. Le roi peut être un savant mais ne pas reconnaître comme lois supérieures des principes qui semblent pourtant vertueux.

Cette pratique postérieure ne doit pas faire oublier le grand travail des humanistes dans la rédaction de manuel. Certes, plusieurs principes sont aujourd'hui démodés (la médecine a fait des progrès par exemple) mais l'ensemble de ces bréviaires d'instruction demeurent le témoignage d'une grande et noble entreprise intellectuelle. Prenons ici l'exemple du Traité de civilité puérile d'Erasme. Voici quelques extraits de ce court traité. Certains individus, jeunes ou vieux, devraient en prendre de la graine.

Tout d'abord le préambule : 

"L'art d'instruire l'enfance consiste en plusieurs parties, dont la première et la principale est que l'esprit encore tendre reçoive les germes de la piété; la seconde, qu'il s'adonne aux belles-lettres et s'en pénètre à fond; la troisième, qu'il s'initie aux devoirs de la vie; la quatrième, qu'il s'habitue de bonne heure aux règles de la civilité."

Puis quelques extraits :

"Si le met ne convient pas à ton estomac...remercie en souriant : c'est la manière la plus polie de refuser"

"Enfin, si quelqu'un, par ignorance, commet une maladresse, il est mieux de ne pas le remarquer que d'en rire."

"Il est impoli d'interrompre quelqu'un avant qu'il ait achevé son propos."

"La modestie, voilà ce qui convient surtout aux enfants" (principe à répéter à tous les parents)

"Si l'on se mouche avec deux doigts et qu'il tombe de la morve par terre, il faut poser le pied dessus. Il n'est pas convenable de souffler bruyamment par les narines, ce qui dénote un tempérament bilieux."

"Le visage doit exprimer l'hilarité sans subir de déformation ni marquer un naturel corrompu"

Enfin plus drôle : 

"Les dents propres...les laver avec de l'urine est une mode espagnole...sers-toi d'un brin de lentisque, d'une plume, ou de ces petits os qu'on retire de la patte des coqs et des poules."

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mercredi 12 décembre 2012

Roman graphique - L'ascension du haut mal, de David B.

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Il y a des romans graphiques qui vous marquent dès la première lecture, L’Ascension du Haut Mal de David B. en est un bon exemple. Dans ce livre, le narrateur, Pierre-François, qui deviendra dessinateur et auteur de bandes dessinées, raconte son passage de l’enfance à l’âge adulte mais surtout le long périple de son frère, Jean-Christophe, atteint d’épilepsie.
Ce roman graphique foisonnant est tout d’abord un descriptif minutieux et ahurissant d’une époque et des différentes approches médicales d’un problème. En effet, les parents de Jean-Christophe ne cesseront de chercher des remèdes au mal dont souffre leur enfant. Après la médecine générale occidentale, dont le projet était de l’abrutir à coup de médicaments, le couple se dirige alors vers des médecines orientales, des traitements macrobiotiques voire des mouvements ésotériques où la médecine se double d’un nouveau mode de vie en société (parfois proche de la secte). 
Le désespoir des parents est progressif, au fur et à mesure qu’ils constatent que ces traitements n’apportent aucune réelle amélioration. A côté de cette chronique des médecines parallèles, on découvre un monde onirique peuplé de références fantastiques comme l’histoire du Golem.

C’est par cet univers fictif que le narrateur, et auteur David B., s’échappa d’un quotidien familial lourd.  La création, en l’occurrence de bandes dessinées, comme la possibilité de magnifier la noirceur, de surmonter les difficultés de la vie. Se diriger vers les mythes, les folklores pour trouver des réponses à ses questions. 
Le récit ne manque pas de cruauté et de dureté. Non pas graphique, pas de gore ici, mais certaines situations penchent vers l’impudique (la stérilité que l’auteur découvre à l’âge adulte, des rapports violents avec ce frère malade) sans jamais y tomber. On en ressort secoué mais grandi, à l’instar de David B.
Pour finir, on ne peut qu’admirer le travail graphique de David B., par ailleurs co-fondateur de L’Association, qui sut imposer son style très rapidement. Un mélange de fantastique, d’onirisme et de représentations mystiques puisées dans d’anciennes civilisations. Un patchwork à l’image de beaucoup d’hommes d’aujourd’hui, en quête d’union et de sens, parfois au-delà de la culture initiale. 

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