samedi 22 septembre 2012

Pierre Desproges et le festival de Cannes

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Pierre Desproges se définissait comme un "écriveur" plus que comme un "écrivain". Derrière ce néologisme, il y a surtout beaucoup de modestie par rapport à son propre travail. Pourtant, si l'on prend la peine de lire, et non plus seulement d'écouter, la prose de l'homme on est étonné d'une telle richesse doublée d'un sens très fin de la satire.



Les phrases sont longues, le style est volontairement ampoulé, les adjectifs pleuvent, les mots rares ont la vedette et surtout les cibles sont joyeusement égratignées. Il y a du panache dans ces écrits, du lyrisme un peu bouffon dans ces chroniques. On est très loin d'un Stéphane Guillon ou de ces chroniqueurs se réclamant de cette culture de l'écrit et du rire. Desproges avait une vraie plume de satyriste qui ne gâtait en rien son humour.

Sous ses airs de précieux, Desproges développait une critique souvent juste des tares de la société de son époque. On ne peut que regretter une disparition si jeune. Il faut redécouvrir Pierre Desproges pour ce qu'il fut, un écrivain joyeusement polémiste. 

L'extrait choisi égratigne avec joie le festival de Cannes. Ce festival aux choix souvent plus idéologiques qu'artistiques (la palme attribuée par Tarantino, Sean Penn...), cette espace de liberté d'expression qui n'en a que le nom (on pense à l'interdiction de projection du film, qui n'est qu'une farce, assez mauvaise d'ailleurs, L'Antisémite de Dieudonné), cet éloge du clinquant et du vulgaire occidental sous l'oeil du beauf qui s'attroupe pour voire un bout de fesse. 

"Haut lieu du tourisme balnéaire international, célèbre pour sa croisette bordée de palmiers et pleine de connes emperlousées traînant des chihuahuas, Cannes brille surtout pour son festival annuel du cinéma où les plus notables représentants de la sottise journalistiques parasitaire côtoient les plus éminentes incompétences artistiques internationales, entre deux haies de barrières métalliques où, sinistrement empigouinés, le havane en rut ou la glande mammaire au vent, pressés, tassés, coincés, luisants comme des veaux récurés qu'on pousse à l'abattoir, tous ces humanoïdes chaleureusement surgelés se piétinent en meuglant sous les brames effrayants des hordes populaires."

Dictionnaire superflu à l'usage de l'élite et des biens nantis, Pierre Desproges.

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1 commentaires:

Anonyme a dit…

Il s'amusait à emprisonner et coincer ceux qui le méritaient dans ses longues phrases sans bornes et désespérement bien fournies! ce qui avait pour effet de
"déglacer" le sujet déjà mal barré de charybde en sylla; dans le zig et le zag et de mal en pis! pour le finir aux "petits oignons " pour les yeux doux de "public mon amour".
j'ai cette nostalgie de ces mots là!!!
jeannick

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