"Seulement, je n’étais pas Mère Térésa et mon catéchisme n’était qu’un lointain souvenir. Je la pris par le bras, il fallait bien dégager le passage. A la première secousse, un gémissement. Elle bredouillait des choses complètement inintelligibles. Des sortes de râle de pitié. Son bédot encore à la main, elle avait le bout des doigts calcinés.
A force de garder trop longtemps la précieuse convoitise, cette conne se rôtissait elle-même, en partant des pognes. La colère doublée à une furieuse envie de rendre à César ce qui lui appartient, je soulevai cette blonde décolorée par le col. Mon pantin ne bougeait pas, il se balançait mollement au bout de mes bras. Furieux, je lui assénai une violente droite en pleine face. Une belle manière de rompre avec la fameuse galanterie masculine. K.O en un coup. Tel un Tyson de la belle époque, j’envoyai mon adversaire au tapis avec brutalité.
Sa tête frappa le carrelage des water-closets comme un obus sur une plage de Normandie. Le poc que provoqua le choc me fit découvrir un petit cratère presque mignon. Ma victime, qui venait de perdre une dent, saignait fortement de la bouche. On distinguait une protubérance blanche sortir de la cavité buccale. C’était presque beau.
Par habitude, je commençais à sortir mon sexe pour uriner tranquillement mais c’était sans penser à la redoutable secousse qui vint me rappeler, en un quart de seconde, à peine, le mal dont je souffrais. L’estomac se contractait avec force, la douloureuse sensation de chaud que l’on ressent dans l’œsophage devint plus forte que jamais. A peine le temps d’y penser que la gerbe dorée vint moucheter l’intérieur des toilettes.
Deux violentes secousses me mirent à terre. Sur les genoux, je terminai le boulot commencé. Sale et inutile. A force de raclement de gorges, j’expédiai une grande partie de la pourriture qui stagnait il y a encore quelques secondes dans mon estomac. Nauséeux au possible, en sueur, j’essayais de reprendre mes forces pour pouvoir sortir de ces toilettes et par la même occasion quitter cette assemblée.
Les quelques minutes d’effort qui suivirent me semblèrent durer des heures. Titubant, les jambes en coton, une odeur d’œuf pourri se dégageant de ma bouche, je sortis des toilettes, le salon comme ligne d’horizon. De l'herbe s’étalait sur la table, deux joints tournaient tranquillement pour satisfaire chacun.
Ma montre me signalait qu’il était déjà 3 heures du matin. Il fallait partir. Lucie se rapprochait de plus en plus de Baptiste, les groupies se déshabillaient dangereusement, les autres commençaient à planer. Je me mis dans l’idée de leur dire au revoir, à tous, mais je me retiens de le faire. Mon haleine fatale pourrait me porter préjudice. Et puis, j’ai horreur des joints.
D’un geste de la main, je leur montrai qu’il était temps que je rentre. Leurs gueules béats me répondirent avec un horrible sourire. Je pris la porte en emportant avec moi mon mal de ventre. Soirée de merde."
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