Vous allez être redirigé vers le nouveau site dans 10 secondes, ne fermez pas la page !
Néanmoins, les propos de Michaux n’ont rien d’inutiles ou de superficiels. Bien souvent, avec ses paragraphes lapidaires, son sens de la formule, de la phrase joliment complexe, sa façon à lui de démolir, il touche juste. Lorsqu’il parle du théâtre local, des habitudes culturelles/culinaires de tel ou tel peuple. Bien souvent également, il dit ce que l’on n’ose avouer, nous occidentaux. L’extrait ci-dessous, provenant donc d’Un Barbare en Asie, évoque la langueur des Indiens avec humour et pertinence.
« S’asseyant où ça leur plaît ; fatigués de porter un panier, le déposant à terre et s’y vautrant ; rencontrant un coiffeur dans la rue, ou à un carrefour, « Tiens, si on se faisait raser !... » et se faisant raser, là, sur place, en pleine rue, indifférents au remuement, assis partout sauf où on s’y attend sur les chemins, devant les bancs, et dans leur boutique sur des rayons de marchandise, dans l’herbe, en plein soleil (il se nourrit de soleil) ou à l’ombre (il se nourrit de l’ombre), ou à la séparation de l’ombre et du soleil, tenant une conversation entre les fleurs des parcs, ou juste à côté OU CONTRE un banc (sait-on jamais où un chat peut s’asseoir ?), ainsi en va-t-il de l’Indien. Ah, ces pelouses dévastées de Calcutta ! Pas un Anglais ne regarde ce gazon sans frémir intérieurement. Mais aucune police, aucune artillerie ne les empêcherait de s’asseoir où ça leur convient. ».
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Laissez donc un commentaire