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Il est vrai que Gracq tricote un peu, un peu trop, et que ses analyses se perdent dans cette volonté de faire trop beau mais passons et admirons ci-dessous une des saillies de cet écrivain si particulier. Cet écrivain qui ne voulait, comme seule et unique médaille, celle du mérite agricole puisque le bonhomme cultivait un petit lopin de terre. Voilà une anecdote qui en dit long sur la distance voulue entre lui et ce microcosme mondain des écrivains parisiens. On respire et on transpose.
Julien Gracq, l'écrivain qui se prenait pour un paysan
« Car l’écrivain français se donne à lui-même l’impression d’exister bien moins dans la mesure où on le lit que dans la mesure où « on en parle ». Il lui faut sans cesse relancer la presse prompte à s’endormir (et moins la critique encore que les échos, qui sont la récompense suprême) il faut tenir les langues en haleine. Un anxieux, un essoufflé « Je suis là !… j’y suis – j’y suis toujours ! » est parfois ce qui s’exprime de plus pathétique, pour l’œil un prévenu, au travers des pages de tel romancier en renom auxquelles on se prend distraitement à souhaiter tout à coup que la poussière soit légère : ce n’est rien toutefois, ou du moins ce n’est pas forcément qu’il n’ait plus rien à nous dire ; mais c’est son livre annuel : il s’agit à nouveau de donner le branle, d’empêcher qu’il y ait prescription. »
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