Vous allez être redirigé vers le nouveau site dans 10 secondes, ne fermez pas la page !
L'extrait que j'ai choisi n'est pas le plus connu mais demeure fort intéressant sur plusieurs points. Chateaubriand revient à Paris en 1800, la révolution française n'est plus. Seulement, par cette description chargée, on retrouve un lexique de la désolation admirable, Chateaubriand nous fait le compte-rendu d'un monde en ruine. C'est la barbarie des idéaux qu'il cherche à dépeindre, en pointant du doigt les stigmates de ces tristes moments. L'utilisation de la devise républicaine, détournée et arrivant en plein milieu du paragraphe, reste également un modèle d'intelligence. L'écrivain construit son environnement pour mieux mettre à bas cette phrase célèbre, incarnant désormais un idéal devenu une barbarie.
Chateaubriand méprise la révolution française
"A droite et à gauche du chemin, se montraient des châteaux abattus; de leurs futaies rasées, il ne restait que quelques troncs équarris, sur lesquels jouaient des enfants. On voyait des murs d'enclos ébréchés, des églises abandonnées, dont les morts avaient été chassés, des clochers sans cloches, des cimetières sans croix, des saints sans tête et lapidés dans leurs niches. Sur les murailles étaient barbouillées ces inscriptions républicaines déjà vieillies : Liberté, Egalité, Fraternité ou la Mort. Quelquefois on avait essayé d'effacer le mot Mort, mais les lettres noires ou rouges reparaissaient sous une couche de chaux. Cette nation, qui semblait au moment de se dissoudre, recommençait un monde, comme ces peuples sortant de la nuit de la barbarie et de la destruction du Moyen Age."
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Laissez donc un commentaire